The Tower of Leires

La sortie d’école, c’est quand même quelque chose de particulier. Quand il est 16h, toutes les mamans/nounous du quartier se retrouvent devant les grilles, à attendre impatiemment leurs enfants en papotant avec d’autres mamans/nounous.
Mais il y a certaines choses encore plus particulières quand on se trouve devant une école privée. Les mamans sont maquillées comme des voitures volées, couvertes de bijoux, habillées de manière très classe ou très flash, toutes blondes ou presque, grandes et minces.
Mais là où on entre vraiment dans le bizarre, c’est quand on voit une maman, une vraie maman qui a dépassé la quarantaine et qui a des rides, vêtue d’une petite robe rose fleurie avec un jupon à dentelles, de bas blancs et de sandalettes roses en train de faire des bulles de savon devant les grilles de l’école…

Ça faisait quand même longtemps… Mais je commence à retrouver un rythme de vie à peu près normal. Il m’aura fallu un mois quand même, et je ne suis toujours pas complètement remise. J’ai l’impression que je ne suis pas prête d’en voir le bout. Tout s’accumule. Mais j’ai laissé tous les soucis de santé de côté pendant quelques jours. Le temps d’un week end à la campagne. Se promener, écouter de la musique aussi fort qu’on veut sans déranger personne, se gaver de bonnes choses (la confiture faite maison, c’est un de mes gros points faibles), apprécier quelques bons vins et quelques bonnes bières, prendre quelques jolies photos, l’air de la campagne, les animaux, toussa toussa… J’aime vraiment ce genre de pauses. Le week end à la campagne, ça me convient parfaitement. Forcément, je n’y passerais pas toute l’année, à la campagne, du moins pas encore… Mais… Mais il y a quand même beaucoup de choses qui me conviennent et qui font que je prends beaucoup de plaisir à m’isoler dans un village où il y a plus d’animaux domestiques que d’habitants.

Je vais ajouter à ce petit week end une journée à Disney avec des amis. Disney, je connais. Mais là aussi, ça fait du bien de sortir à nouveau pour toute une journée. Dehors du matin au soir, même sous la pluie, papoter et rire, sentir mes muscles (enfin le peu de muscles que je commence à retrouver) fatigués à la fin de la journée (parce qu’on a quand même fait quelques kilomètres il parait)…

Ne manque que le boulot. Dans quelques jours.
Penser à autre chose et pas à la santé. Surtout pas. Sinon j’en ai pas fini d’angoisser… On en reparlera une autre fois, de l’angoisse.

Depuis un mois j’apprends le piano. Tout doucement, comme je peux avec ce que j’ai: un superbe clavier numérique offert par mon époux pour mon anniversaire et un bouquin. Alors ce n’est pas forcément la meilleure méthode, mais c’est tout ce que j’ai pour l’instant. Et je m’en sors finalement pas si mal que ça. C’est vrai, ça pourrait être pire.
Mais… j’aime ça en fait. Je n’ai pas l’oreille musicale, je n’ai pas non plus la mémoire visuelle, seulement ce qui est étonnant c’est la mémoire des doigts. Après avoir répété un morceau pendant plusieurs heures, les doigts finissent par courir tout seul sur le clavier, ça a quelque chose d’effrayant. Mes doigts se débrouillent mieux que ma tête. Je garde les yeux sur la partition, histoire de pouvoir me rattraper si j’ai un trou de mémoire. Mais en fait mes doigts vont plus vite que mes yeux et je me retrouve vite perdue dans ma partition, avec un train de retard sur ce que jouent mes doigts. Donc mes yeux ne servent à rien. Et s’ils se posent sur le clavier c’est la catastrophe, je m’emmêle immédiatement, je ne sais plus ce que je fais. L’idéal, c’est encore que je ferme les yeux et que je laisse mes doigts faire ce qu’ils veulent, c’est encore les plus doués…
Et alors là, je me demande comment jouent les gens qui sont doués pour ça. Ceux qui jouent depuis des années. Qu’est ce qui marche le mieux chez eux ? Les yeux ? Les doigts ? Les oreilles ?

Là tout de suite, un hurlement primaire me ferait du bien.
J’ai râlé contre l’administration pendant 5 ans. Je continue. Sauf que j’ajoute les banques et les assurances à ma to-shoot-list.

Sittin’ on my own
Chewin’ on a bone
A thousand million
Miles from home
When Something hit me
Somewhere right between the eyes

Sleepin’ on a plane
You know you can’t complain
You took your last chance
Once again
I landed, stranded
Hardly even knew your name

I wanna talk tonight
Until the mornin’ light
‘Bout how you saved my life
You and me see how we are
You and me see how we are

All your dreams are made
Of strawberry lemonade
And you make sure
I eat today
You take me walking
To where you played
When you were young

I’ll never say that I
Won’t ever make you cry
And this I’ll say
I don’t know why
I know I’m leavin’
But I’ll be back another day

I wanna talk tonight
Until the mornin’ light
‘Bout how you saved my life
(You saved my life)
I wanna talk tonight
(I wanna talk tonight)
‘Bout how you saved my life
(I wanna talk tonight)
‘Bout how you saved my life
(I wanna talk tonight)
‘Bout how you saved my life
(I wanna talk tonight)

‘Bout how you saved my life
(I wanna talk tonight)

I wanna talk tonight
I wanna talk tonight
I wanna talk tonight

Oasis - Talk Tonight

Comme je regarde à nouveau l’intégrale d’Utena, je me pose beaucoup de questions très intéressantes. Avec une de mes amies, on s’interroge intensément sur certaines images. Pourquoi la grosse voiture rouge ? Et surtout, pourquoi le kangourou boxeur ? Et pourquoi un œuf ? Bien évidemment, pourquoi la cloche de vache aussi ?

Samedi midi, je me suis fait chouchouter. J’avoue y avoir pris un certain plaisir. C’est vrai que c’est agréable d’être invitée chez des amis, de prendre un apéritif, de ne pas avoir le droit d’aider à débarrasser la table, de manger un bon petit plat fait maison avec un clafoutis aux mirabelles bien de chez moi. Avoir des discussions hautement philosophiques. Ou pas… Plutôt rigoler tout l’après midi et s’apercevoir que ah ben oui, il est déjà 19h30… Hem…
Ça a beau être agréable, je suis quand même gênée de ne rien faire.

J’ai une petite préférence pour la situation inverse. Inviter à déjeuner. Cuisiner un repas pendant deux heures et demi, me maquiller pendant un temps de cuisson, passer d’une casserole à l’autre, faire gratiner au four, monter les blancs en neige, servir les invités… J’aime me lever le matin avec la perspective d’avoir un repas à préparer de A à Z. Je ne pense pas à prendre mon petit-déjeuner, et cuisiner me fait étrangement oublier toute sensation de faim. Plus je passe du temps en cuisine et moins j’ai faim. Je suis absorbée dans ma recette, ou plutôt dans mes recettes, comme je cuisine tout en même temps.
Et quand un de mes invités va reprendre deux fois de mon plat, je vais être aux anges. Sensation que je ne ressentirai malheureusement jamais en étant simplement invitée moi-même. Même si ce qu’on me sert est délicieux. C’est juste tellement gratifiant de voir que quelqu’un aime ma cuisine.

Les habitués l’auront compris, je me refais l’intégrale d’Utena. J’ai vu la série pour la première fois il y a dix ans. Et 10 ans plus tard, je me remets à suivre Utena et Anthy. Pourquoi ? Je suis peut-être d’humeur nostalgique encore une fois. Cependant, il ne peut pas y avoir que ça. Utena c’est quand même très spécial. Absurde, burlesque et totalement malsain. Alors on peut regarder ça quand on a “déjà” 14 ans, il y a quand même des moments où on va se dire “mais qu’est ce qui s’est passé, je comprends pas…” et des moments où on va s’étrangler devant une scène avec un planétarium pour décor. J’ai 24 ans et je me demande encore comment et pourquoi l’idée de la cloche de vache ou autres absurdités. Et je m’étrangle toujours devant le planétarium (et ce malgré le fait que je connais l’histoire). On pourrait dire qu’en 10 ans je n’ai pas évolué, donc. On pourrait. Pourtant je ressens les choses différemment. Je connais l’histoire, je sais ce qui arrive aux personnages, je sais que c’est affreux. Pourtant je me laisse encore avoir, j’ai le cœur qui bat quand les lumières s’éteignent, je bug à chaque fois que j’entends Hikari Sasu Niwa, et je crois encore aux miracles.
Mais le sentiment est différent. Je ne saurai pas dire ce qui a changé, simplement je ne regarde plus les choses de la même façon. Je me perds dans un épisode parfois, je me dis “mais qui a eu l’idée du curry high trip ?”, je serre les poings en regardant les étoiles… Mais mon regard a changé. Des petites choses m’avaient échappées la première fois, et maintenant c’est ce qui attire mon attention en tout premier. Je ne sais pas trop si c’est le fait de connaitre, de savoir ce qui va se passer qui fait que j’ai l’esprit plus libre pour les “petits détails” qui ont leur importance, ou bien si c’est simplement parce que quand on grandit, on perçoit mieux certaines choses, en particulier les choses malsaines.

Autre chose. J’ai le pseudo d’Anthy depuis des années et je ne m’en séparerai pas. Pas parce que j’aime le personnage (bah oui, non, quand même…) Après tout je n’ai plus grand chose à voir avec la fille à lunettes qui dit “amen” à tout. Même si au final, quand je me fais tabasser dans la rue, je suis très très loin d’être le fier prince sur son cheval blanc et que je reste toujours la princesse sans défenses. Mais parce que je sens qu’elle fait partie de moi. Et ça, qu’est ce que j’y peux ?

La vie continue. Je cicatrise petit à petit, tout doucement. J’ai toujours des douleurs et c’est normal, ma blessure est laide d’après les médecins. Mais je marche plus normalement, c’est déjà ça. Évidemment, je ne vais pas me mettre à courir tout de suite, me mettre à dormir sur le ventre juste comme ça, ça va prendre un peu de temps encore. Mais tout va dans le bon sens. Quand j’y pense, j’ai quand même eu une sacrée chance…
Je ne l’ai pas fait assez je pense donc je le redis : merci aux gens pour leurs visites à l’hôpital, leurs petits mots, leurs coups de fil, leur soutien. Merci beaucoup à ceux qui prennent encore de mes nouvelles maintenant, ceux qui sont assez proches de moi pour avoir le bon sens de penser que ce n’est pas parce que je suis sortie de l’hôpital que tout va mieux, à ceux qui n’oublient pas que j’ai d’autres choses à prendre en considération.
Merci les gens, je vous aime.
Bien entendu, quand je dis les gens, je parle des amis. Pas des inconnus dans la rue qui passent à côté d’une personne affalée par terre après s’être fait agresser et qui la contournent soigneusement. Très très soigneusement.
Non assistance à personne en danger, vous connaissez ?

C’est quand même beau, oui oui.